ERODIUM
EROS MACHINE
D'après Les Nudités des filles de Jean-Michel Rabeux,
publié chez les Editions le Rouergue, collection la Brune.
RÉSUMÉ
Au centre, un homme, auteur, metteur en scène. En déambulation, la femme de sa vie, Camille, une actrice, une apparition furtive, une échappée de son esprit, une muse, le fantôme de corps blancs de jeunes filles.
Tous deux dévoilent leur intime et leur vision de la société.
Comment la communauté des amants peut-elle trouver sa place dans la communauté des hommes ?
Comment rendre une parole intime, publique ?
Tout se déroule comme si le livre s'écrivait « ici et maintenant ». Histoire vécue ou pure invention de leur imaginaire ?
Ensemble, ils s'inventent un théâtre. Ils tuent le temps pour tromper la Mort, l'angoisse de leurs morts. La représentation devient alors un acte d'amour à travers lequel ils espèrent gagner une petite heure sur la grande faucheuse. Mais, la machine s'emballe...Le jeu érotique ressemble plus à un duel qu'à une tendre séduction. La parade amoureuse se transformera-t-elle en cauchemar ?
Avec : Gabriel Lechevalier, Sarah Seignobosc
Adaptation, mise en scène : Sarah Seignobosc
Conception son et lumières : Vincent Monerri-Fons
Regards extérieurs : Grégoire Blanchon, Elsa Rocher
Enregistrements sonores : Christian Héritier, Vincent Monneri-Fons
Conseils chorégraphiques : Anne-Sophie Fayolle
Coiffure, maquillage : Elodie Pomerol
Graphisme : Thomas Baile
Photographies : Alexandre Lechevalier
Avec le soutien du Conservatoire de Lyon.
Création au Théâtre de l'Elysée, Scène Découvertes conventionnée par la DRAC, le Conseil Général du Rhône et la Ville de Lyon,
du 1er au 5 décembre 2009
Résidence au Théâtre Bonneterre de Villeurbanne, du 24 au 27 mars 2009.
Durée : 50min.

« C'est une machine répétitive que l'érotique machine, une machine cliché, une fois lancée, elle lancine. »
Jean-Michel Rabeux.

PAROLE DE L'AUTEUR ET HOMME DE THÉÂTRE À LA METTEUSE EN SCÈNE
« C'est avec le plus grand plaisir que je veux vous redire l'émotion que j'ai ressentie à la représentation d'Eros Machine. Comme auteur d'abord évidemment.
C'est un vrai bonheur, pour un écrivain, qu'un de ses textes puisse rebondir avec cette profondeur dans l'imaginaire et la pensée de jeunes gens inconnus, surtout sur des thèmes aussi paradoxaux que ceux de l'éros.
Quand de surcroît cette intelligence du texte se double d'une intelligence du plateau, et de tous ses ressorts, le plaisir du metteur en scène que je suis complète celui de l'auteur.
Vous avez échappé aux pièges qui rodent autour de la représentation de l'irreprésentable, vous avez inventé des décalages plastiques autant que dramatiques, qui ne sont pas des évitements du problème, mais au contraire un affrontement courageux et délicat.
Votre travail sur l'espace, la lumière, n'est pas une décoration, mais une immixtion qui fracture le texte pour l'offrir aux rêves du spectateur.
Votre investissement d'actrice, enfin, et tout autant celui de votre partenaire, remarquable, font de votre spectacle un objet dangereux dont le souvenir demeure en moi, et je crois demeurera longtemps.
Veuillez recevoir, chère Sarah, mes plus cordiaux remerciements. »
Jean-Michel Rabeux.
NOTE D'INTENTION
EROS MACHINE est né du désir d'adapter sur la scène le texte de Jean-Michel Rabeux.
Il ne s'agit pas tant q'un déballage obscène que d'une lutte contre le puritanisme ambiant.
Partir d'une vraie colère, d'un constat : je hais l'obscénité de notre époque. Nous vivons dans une société d'image dans laquelle le corps n'a jamais été autant exposé. Sans cesse retouché, nous assistons à la naissance d'un corps sans défaut, sans cellulite, sans cicatrice, sans particularité. Homogènes, les corps se font objets de marketing, de consommation, de publicité.
Contre ces corps d'affiches uniformes, prôner l'humour. Observer la fêlure entre l'individu masqué par la masse et son désir de sortir du lot. Accepter que mon corps dans ses imperfections soit un corps désirant, fragile, que je ne maîtrise pas totalement dans sa complexité, un corps en devenir, voué aussi à souffrir, à vieillir, à mourir. Ecouter « la parole des corps ». Mettre en lumière les clichés de notre société, celle qui confond obscénité et vulgarité, érotisme et pornographie en ne se référant qu'aux codes du porno et du sex-business. Chercher l'émotion, la penser comme une fin légitime de l'art sans se laisser compromettre par la démagogie ambiante. Notre époque ne cesse d'invoquer l' émotion comme valeur de référence. Ne pas confondre émotion et sentiment. Prendre l'émotion telle quelle, pour retrouver à vif, une parole subversive.
Sarah Seignobosc.